JUIN 2025
Cri de désespoir lancé à la face de Vladi-Les-Mains-Sales par Goofy Nez-Rond (avril 2025)




Guerre aux civils Destin tragique des civils victimes éternelles des guerres.
Les champs de bataille à la campagne ont pratiquement disparu.
On s’attrape dans les villes à la gorge, au garrot, à la culotte, n’importe où pourvu que ça fasse mal.
Autrefois, les populations étaient des victimes collatérales. Elles sont maintenant les premières visées. Elles sont même dans bien des cas les seules visées.
Les guerres des XXème et XXIème siècle sont des guerres contre les civils.
Après les bombardements de Hambourg, Dresde – mais aussi ceux de la côte normande en 44 – de Hiroshima et de Nagasaki, et après les frappes à l’aveugle des campagnes Vietnamiennes, Malgaches et Algériennes, on a trouvé normal de détruire des civils pour se venger des militaires et des politiques.
Mort aux non-combattants, au petit peuple, à ses femmes, à ses vieux, à ses enfants, et à tous ceux qui tentent de les protéger et de les soigner.
A mort !!! La sauvagerie a fait son grand retour.
Tout tourne autour de la question des bombardements qui permettent de tuer « en gros » ! pas de détail. Des bombes de 900kg plein la gueule !
les lanceurs de bombes, les chefs comme les fantassins, n’imaginent point comme ils sont responsables. Responsables et coupables de ces apocalypses.
En 1949, la coupe étant pleine – croyait on !- il fût décidé de rassembler les pays pour établir de nouvelles Conventions de Genève visant à protéger les civils.
Avant de citer la Convention de 1949 qui est la première à se pencher sérieusement sur le sort des civils et les moyens de les protéger, voici quelques extraits des Conventions précédentes de 1864 et 1906.

Convention de Genève de 1864
Art 1 :. – Les ambulances et les hôpitaux militaires seront reconnus neutres, et, comme tels, protégés et respectés par les belligérants, aussi longtemps qu’il s’y trouvera des malades ou des blessés. La neutralité cesserait si ces ambulances ou ces hôpitaux étaient gardés par une force militaire.
Cet article, toujours valable, établi qu’il suffit de déclarer qu’une ambulance contenait un ou plusieurs militaires ennemis pour justifier sa destruction. L’argument sert aujourd’hui à tous les coups, même s’il est faux ou impossible de prouver l’existence des fameux militaires.
Convention de Genève de 1906
ART. 7.
La protection due aux formations et établissements sanitaires cesse si l’on en use pour commettre des actes nuisibles à l’ennemi.
Article dans la même veine que celui de la Convention de 1864 cité plus haut.
ART. 8.
Ne sont pas considérés comme étant de nature à priver une formation ou un établissement sanitaire de la protection assurée par l’article 6 :
1° Le fait que le personnel de la formation ou de l’établissement est armé et qu’il use de ses armes pour sa propre défense ou celle de ses malades et blessés
3° Le fait qu’il ait trouvé dans la formation ou l’établissement des armes et cartouches retirées aux blessés et n’ayant pas encore été versées au service compétent.
Il suffit qu’un belligérant déclare avoir trouvé des armes dans un hôpital pour justifier sa destruction et celle des personnels qui doivent y travailler.
C’est pratique !
Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, 12 août 1949.
ART. 16. Blessés et malades. Les blessés et les malades, ainsi que les infirmes et les femmes enceintes seront l’objet d’une protection et d’un respect particuliers
ART 18. Protection des hôpitaux civils. Les hôpitaux civils organisés pour donner des soins aux blessés, aux malades, aux infirmes et aux femmes en couches ne pourront, en aucune circonstance, être l’objet d’attaques ; ils seront, en tout temps, respectés et protégés par les Parties au conflit.
ART. 19. — La protection due aux hôpitaux civils ne pourra cesser que s’il en est fait usage pour commettre, en dehors des devoirs humanitaires, des actes nuisibles à l’ennemi. Toutefois, la protection ne cessera qu’après une sommation fixant, dans tous les cas opportuns, un délai raisonnable et demeuré sans effet.
ART. 32. — Les Hautes Parties contractantes s’interdisent expressément toute mesure de nature à causer soit des souffrances physiques, soit l’extermination des personnes protégées en leur pouvoir. Cette interdiction vise non seulement le meurtre, la torture, les peines corporelles, les mutilations et les expériences médicales ou scientifiques non nécessitées par le traitement médical d’une personne protégée, mais également toutes autres brutalités, qu’elles soient le fait d’agents civils ou d’agents militaires.
ART. 34. — La prise d’otages est interdite.
ART 39: …Si une Partie au conflit soumet une personne protégée à des mesures de contrôle qui la mettent dans l’impossibilité de pourvoir à sa subsistance, notamment quand cette personne ne peut pour des raisons de sécurité trouver un travail rémunéré à des conditions raisonnables, ladite Partie au conflit subviendra à ses besoins et à ceux des personnes qui sont à sa charge.
ART.50. Enfants. La Puissance occupante facilitera, avec le concours des autorités nationales et locales, le bon fonctionnement des établissements consacrés aux soins et à l’éducation des enfants.
ART 55. Soutien médical et alimentaire de la population. Dans toute la mesure de ses moyens, la Puissance occupante a le devoir d’assurer l’approvisionnement de la population en vivres et en produits médicaux ; elle devra notamment importer les vivres, les fournitures médicales et tout autre article nécessaire lorsque les ressources du territoire occupé seront insuffisantes.
ART 59. Assistance alimentaire aux civils. Lorsque la population d’un territoire occupé ou une partie de celle-ci est insuffisamment approvisionnée, la Puissance occupante acceptera les actions de secours faites en faveur de cette population et les facilitera dans toute la mesure de ses moyens. Ces actions, qui pourront être entreprises soit par des États, soit par un organisme humanitaire impartial, tel que le Comité international de la Croix-Rouge, consisteront notamment en des envois de vivres, produits médicaux et vêtements.
Acte final de la Conférence diplomatique sur la réaffirmation et le développement du droit international humanitaire applicable dans les conflits armés en date du 10 juin 1977 et résolutions adoptées à la quatrième session. Adopté à Genève le 8 juin 1977
PROTOCOLE ADDITIONNEL 1 AUX CONVENTIONS DE GENÈVE DU 12 AOÛT 1949 RELATIF À LA PROTECTION DES VICTIMES DES CONFLITS ARMÉS INTERNATIONAUX (PROTOCOLE I)
Les Hautes Parties contractantes, proclamant leur désir ardent de voir la paix régner entre les peuples, rappelant que tout État a le devoir, conformément à la Charte des Nations Unies, de s’abstenir dans ses relations internationales de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre la souveraineté, l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies…
Article 48. Règle fondamentale. En vue d’assurer le respect et la protection de la population civile et des biens de caractère civil, les Parties en conflit doivent en tout temps faire la distinction entre la population civile et les combattants ainsi qu’entre les biens de caractère civil et les objectifs militaires et, par conséquent, ne diriger leurs opérations que contre des objectifs militaires.
Article 51. Protection de la population civile. 1. La population civile et les personnes civiles jouissent d’une protection générale contre les dangers résultant d’opérations militaires. En vue de rendre cette protection effective, les règles suivantes, qui s’ajoutent aux autres règles du droit international applicable, doivent être observées en toutes circonstances.
2. Ni la population civile en tant que telle ni les personnes civiles ne doivent être l’objet d’attaques. Sont interdits les actes ou menaces de violence dont le but principal est de répandre la terreur parmi la population civile.
3. Les personnes civiles jouissent de la protection accordée par la présente section, sauf si elles participent directement aux hostilités et pendant la durée de cette participation.
4. Les attaques sans discrimination sont interdites. L’expression «attaques sans discrimination » s’entend : a) Des attaques qui ne sont pas dirigées contre un objectif militaire déterminé; b) Des attaques dans lesquelles on utilise des méthodes ou moyens de combat qui ne peuvent pas être dirigés contre un objectif militaire déterminé; ou c) Des attaques dans lesquelles on utilise des méthodes ou moyens de combat dont les effets ne peuvent pas être limités comme le prescrit le présent Protocole; et qui sont, en conséquence, dans chacun de ces cas, propres à frapper indistinctement des objectifs militaires et des personnes civiles ou des biens de caractère civil.
5. Seront, entre autres, considérés comme effectués sans discrimination les types d’attaques suivants : a) Les attaques par bombardement, quels que soient les méthodes ou moyens utilisés, qui traitent comme un objectif militaire unique un certain nombre d’objectifs militaires nettement espacés et distincts situés dans une ville, un village ou toute autre zone contenant une concentration analogue de personnes civiles ou de biens de caractère civil; b) Les attaques dont on peut attendre qu’elles causent incidemment des pertes en vies humaines dans la population civile, des blessures aux personnes civiles, des dommages aux biens de caractère civil, ou une combinaison de ces pertes et dommages, qui seraient excessifs par rapport à l’avantage militaire concret et direct attendu.
6. Sont interdites les attaques dirigées à titre de représailles contre la population civile ou des personnes civiles.
La lecture de ces textes montrent à quel point les belligérants actuels – et ceux qui les protègent – se moquent comme d’une guigne du Droit International.
L’époque est tragique
Goethe se rendait souvent dans un lieu-dit près de Weimar.
Il s’asseyait sous un arbre – toujours le même.
Il y jouissait de quelques moments de grâce : douce température, léger zéphyr, parfums précieux, jeux de lumière dans les feuillus, piaillements d’oiseaux qui s’accordent pour un chant….
Le lieu-dit se nommait Buchenwald et l’arbre fût détruit lors des bombardements de 1945.
L’humain doit apprendre à se respecter.

John Galbraith, né en 1908, est d’abord un économiste qui conseilla Franklin Delano Roosevelt, JF Kennedy et Lindon Johnson. Il fût ambassadeur en Inde et prof à Princeton et à Harvard. C’était un Démocrate, opposé, entre autres, au libéralisme agressif de Nixon. Il a écrit plein de bouquins passionnants.
Ici quelques propos désabusés sur la guerre extraits de son livre « Les mensonges de l’économie » (Grasset Editeur):
Pendant la première guerre mondiale, une théorie complexe qui se propagea démontrait que la source du conflit et de ses effets – d’immenses massacres et des destructions massives – était la rivalité entre les grands combinats français et allemands de l’armement et de l’acier. Il y avait derrière la tuerie, ceux qui, en quête de profit, fabriquaient des canons (p20)…(aux USA) En usant de son pouvoir d’influence et de son autorité, l’industrie de l’armement octroie à ceux qui la soutiennent des postes convoités, des rémunérations de directeurs et des profits, et elle constitue indirectement une source privilégiée de financement politique (p53)… Voilà la réalité. Dans la guerre comme dans la paix, le privé devient le public (p56)… J’étais à la tête d’une équipe nombreuse d’économistes professionnels chargée d’évaluer les effets industriels et militaires des bombardements sur l’Allemagne, puis, de façon moins exhaustive, sur le Japon. En Allemagne, le bilan des bombardements stratégiques – sur l’infrastructure industrielle, les transports et les villes – était très décevant. Ils n’avaient pas abrégé la guerre (p77)… La plus grande mésaventure militaire de l’histoire américaine jusqu’à l’Irak a été la guerre du Vietnam. Dans ce pays où j’ai été envoyé en mission d’enquête au début des années soixante, j’ai pu prendre toute la mesure de la domination militaire sur la politique étrangère (p78)… Les guerres sont incontestablement l’un des pires périls mortels que court la vie civilisée, et l’engagement des entreprises dans la vente et l’usage des armes alimente et soutient cette menace. Il donne une légitimité, voire une aura de vertu héroïque, à la dévastation et à la mort (P82)…Les tueries de masse sont devenues l’ultime accomplissement de la civilisation… La guerre reste l’échec humain décisif (p87)



Certains disent : « L’homme est une vilaine bête capable du pire pour se hausser du col » … Qu’en penser ?
Un Livre de Guillaume Ancel
« Petites leçons sur la guerre »
Ce phénomène (…) consubstantiel à l’humanité : faire la guerre (p14)
Comme le Général Lecointre dont nous évoquâmes l’ouvrage en décembre (« Entre guerres », Editions Gallimard), comme lui ancien militaire, ceci expliquant peut-être cela, Guillaume Ancel croit dur comme fer que la guerre est une fatalité. Il n’y a rien à dire, c’est comme ça ! Il y a toujours eu et il y aura toujours la guerre !… Nous devons contester cette affirmation. L’homme n’est pas un animal enchaîné à ses mœurs. Il peut changer, évoluer, se rendre à de nouveaux principes. Il ne lui est pas interdit de progresser. Bien au contraire !
Pour suivre, quelques appréciations judicieuses de Guillaume Ancel :
La France a participé à trente trois guerres depuis 1962 (p14)
Conseillers, experts, formateurs, techniciens, spécialistes du renseignement français sont engagés auprès des soldats ukrainiens (p15)
Son cercle d’affidés est chargé de diffuser des informations destinées à faire peur, comme « Les soldats français renvoyés dans des sacs mortuaires » et « les grandes villes qui seront rasées en quelques minutes dans une attaque nucléaire » (p23)
(le missile ASMP) Ce missile nucléaire est (…) l’équivalent de 300 000 bombes d’une tonne (p33)
Une « arme nucléaire » ne constitue pas une arme pour combattre mais pour tout ravager (p34)
Le nucléaire est un dispositif de destruction massive, pas une arme pour faire la guerre (p42)
Cette guerre en Ukraine, elle ne se déroule finalement qu’à 1500 kilomètres de nos frontières, la distance qui sépare Brest de Nice (p51)
Nous nous sommes défaits… (d’armements) cédés pour de lointains (et parfois obscurs) conflits… (p55)
Nous nous sommes débarrassés de l’armée lourde en France pour constituer un corps expéditionnaire léger destiné à des opérations lointaines et discrètes (p55)
Aucun citoyen en France n’ira « mourir pour le Donbass » (région orientale de l’Ukraine) ni d’ailleurs pour aucune autre région s’il n’est pas volontaire, équipé et formé (p58)
Le maître du Kremlin… nous pense incapables – en tant que citoyens de sociétés endormis par la paix – de nous défendre collectivement… (p66)
Nous avons collectivement besoin d’une Europe qui penserait enfin à sa défense (p74)
(Europe) le plus grand espace de prospérité du monde, il ne nous reste probablement que quelques années pour le protéger efficacement, à la hauteur des empires menaçants qui ne cesseront de nous remettre en cause : la Russie de Poutine aujourd’hui, avant que la Chine ne prenne la suite (p85)
… Jugé aujourd’hui trop contraignant et dispendieux : le service militaire obligatoire. (une) armée de masse ferait de préférence l’objet d’une garde européenne, par référence à la garde nationale américaine… (p90)
La Garde nationale américaine n’a pas la meilleure des réputations s’agissant, entre autres, de son engagement dans la question des maintiens de l’ordre.
Cette Garde européenne… proposerait (…) à tout citoyen européen où qu’il se trouve de pouvoir servir volontairement la sécurité du continent sans en faire pour autant son métier. Ces volontaires ne consacreraient que quelques semaines par an à leur entraînement et ne seraient bien sûr mobilisés que si la situation le nécessitait (p92)
La Garde Européenne constitue un moyen simple et relativement peu coûteux de disposer, lorsque nécessaire, d’un outil de défense puissant par sa masse. C’est une forme de réserve capable de jouer réellement un rôle opérationnel (p97)
… Une forme d’Erasmus de la défense (p98)
… Disposer d’une Garde suffisamment importante pour faire face à un évènement majeur (comme les jeux olympiques) ou catastrophique (comme une inondation massive) (p98)
Il n’est pas sûr qu’une grande quinzaine commerciale comme les Jeux Olympiques soit capable de mobiliser des réservistes décidés au départ à se réunir pour une cause bonne et encourageante pour l’humanité.
… Avec les moyens employés, Benjamin Netanyahou ne faisait pas la guerre au Hamas mais à la bande de Gaza et à l’ensemble de ses habitants palestiniens, que son armée ravageait bien plus qu’un cataclysme (p115)
Guillaume Ancel nous engage à consulter des sites d’information relatifs aux conflits actuels: La Voie de l’épée, Diploweb, Le Grand continent (p145)
… Construire enfin une défense de l’Europe et une Europe de la Défense (p181)

! Non, le désir de guerre n’est pas consubstantiel à l’humain. Il est l’une des options offertes pour répondre à un besoin de domination, à un vide existentiel…
Soyons modernes. Sainement modernes. L’humain avant le bâtiment
Le nouveau chancelier allemand vient
d’annoncer qu’il voulait doter son pays de l’armée la plus puissante d’Europe. Il devrait mesurer ses paroles. On n’a rien oublié.
Il n’y a pas de Guerre Sainte. De Paix Sainte, oui!
Il n’y a que deux camps : la vie et la mort. Dans quel camp sommes nous ou plutôt dans quel camp voulons nous être ?
L’homme a besoin de silence et d’eau. C’est le silence qui nourrit.
Il faut se méfier des Russes.
Et des américains ? faut-il ou non s’en méfier ? Ils ont pourtant l’air bien sympathiques.
C’est le brouillard. Où sont les ennemis ? Où sont nos amis ?
En décembre, sur notre site, Bertrand Badie se désolait de voir les jeunes ignorer la carrière et l’existence même de Léon Bourgeois (1851-1925) qui fût plusieurs fois ministre, Président du conseil et surtout premier Président de la Société des Nations en 1919 et Prix Nobel de la paix en 1920.
C’était un républicain « Solidariste »
Ci dessous, quelques unes de ses réflexions tirées de son ouvrage, « Solidarité » :
Il y a entre chacun des individus et tous les autres un lien nécessaire de solidarité. C’est l’étude exacte des causes, des conditions et des limites de cette solidarité qui seule pourra donner la mesure des droits et des devoirs de chacun envers tous et de tous envers chacun, et qui assurera les conclusions scientifiques et morales du problème social. Léon Bourgeois / Solidarité p8
Si la liberté humaine est un principe, le droit à l’existence en est un aussi, nécessairement antérieur à tout autre, et l’état doit le garantir avant tout autre. Léon Bourgeois / Solidarité p10
Le monde n’est dans le tremblement que parce qu’il est dans l’enfantement. Léon Bourgeois / Solidarité p25
L’homme naît débiteur de l’association humaine. Léon Bourgeois / Solidarité P35
… La doctrine de la solidarité apparaît dans l’histoire des idées comme le développement de la philosophie du XVIII° siècle et comme l’achèvement de la théorie politique et sociale dont la révolution française, sous les trois termes abstraits de liberté, d’égalité et de fraternité, avait donné la première formule au monde. Léon Bourgeois / Solidarité p45

HAUSSE DES DEPENSES MONDIALES D’ARMEMENT
Xiao Lang, chercheur au programme « Dépenses militaires et Production d’armement » du Sipri (« Stockholm International peace Researche Institute »). souligne que « Plus de 100 pays à travers le monde ont augmenté leurs dépenses militaires en 2024. Alors que les gouvernements accordent de plus en plus la priorité à la sécurité militaire, souvent au détriment d’autres secteurs budgétaires, les compromis qui en découlent pourraient avoir un impact socio-économique significatif dans les années à venir ».
Voir notes et rapports du Sipri (« Stockholm International peace Researche Institute »), sur cette démentielle augmentation des ventes d’armes dans le monde.
DOCUMENTAIRE/ Algérie Section armes spéciales (France Télévision) Interdit d’antenne le 16 mars 2025 mais diffusé sur internet puis sur France 5 le 8 juin 2025.
Ce documentaire de Claire Billet rappelle que des combattants algériens ont été victimes en 1959 de gaz toxiques projetés par l’armée française dans des grottes sises au coeur des Aurès. Depuis 1925, les Conventions Internationales interdisent ces pratiques.
Le film contient les témoignages d’anciens combattants algériens qui ont subi ces souffrances mais aussi d’anciens soldats du contingent qui furent mêlés à cette gabegie.
Excellent.
Il doit être encore sur Youtube

Article paru dans le site de l’ONU sur les filles en temps de guerre:esclave sexuelle, mère, aide domestique, soldat



Alain Testart. « Les chasseurs-ceuilleurs ou l’origine des inégalités » Edition Gallimard -FOLIO
Sur la guerre
Chez les sédentaires…Le motif de vengeance sert de prétexte. Mais le développement de la richesse et des inégalités fournit la raison réelle : il s’agit de s’emparer d’un butin de guerre et de ramener des esclaves. Ou seulement d’acquérir du prestige : mais le prestige ou la bravoure pendant le combat détermine parfois qui aura la meilleure part (p96)… La guerre dans une société stratifiée approfondit les inégalités en même temps qu’elle est à l’origine de l’inégalité extrême, l’esclavage (P96)… Le cheval se trouve (…) être en Amérique au carrefour des multiples déterminations de la guerre (p98)… (Californie) Au moins pour la moitié nord de l’aire, la guerre a pour but 1) Le pillage des biens de l’ennemi 2) La capture d’esclaves et 3) l’expulsion ou l’extermination d’un groupe afin d’annexer son territoire.(p125)… (Dans la région du Bas-Amour) Une seule nuit représente la durée maximale des combats ; par ailleurs, il existe de nombreuses méthodes pacifiques de règlement des conflits inter-claniques (p151)… « Le sens de la propriété était fort chez les Pomo et leurs voisins : il paraît clair qu’une fonction principale du conflit armée dans cette région était d’améliorer ou de consolider la position économique du petit groupe politique local » (Citation de Mac Corkle)(P166)… « On obéissait volontiers à un chef bon et courageux, et lors du partage du butin, tous lui reconnaissait le droit de partager comme bon lui semblait » (citation de Lantis)(p197)…

Bruno Fuligni et Bruno Léandri Les guerres stupides
« Toutes les guerres sont stupides bien sûr, mais certaines le sont plus que d’autres… De mémoire d’homme, on s’est déclaré la guerre pour une vache, un cochon, des crabes. Des batailles meurtrières ont été livrées pour un seau de bois, un panier de pommes, des gâteaux impayés, une oreille, des taxes sur le whisky, voire des déjections d’oiseaux de mer. Les anglais ont attaqués Zanzibar, les Iroquois l’Allemagne, l’Allemagne le Liberia, et l’armée australienne fût mise en échec par un troupeau d’émeus ; le Salvador bombarda le Honduras pour un match de football et la suisse envahit le Liechtenstein par erreur « (quatrième de couverture « Les guerres stupides de l’Histoire ». Éditions Les Arènes)
Le 30 août 1918, les indiens Onondagas, l’une des six tribus de la confédération iroquoise, déclarent la guerre à l’Allemagne(P174)… Quand Hitler déclare un nouveau conflit mondial, les indiens reprennent le sentier de la guerre (p175)… Le Liberia se vengera pendant la seconde guerre mondiale : après avoir fourni des passeports aux juifs désireux de quitter la France occupée, il déclarera la guerre à l’Allemagne hitlérienne ainsi qu’à ses alliés de l’Axe le 27 janvier 1944, ce qui lui vaudra de compter parmi les membres fondateurs de l’ONU (p183)… (la guerre du Chaco) le moteur de cette guerre fût le même que pour des centaines d’autres affrontements dans l’histoire humaine : la volonté d’appropriation de territoire, sous sa forme la plus récente, le nationalisme (p188)…
Les auteurs de cet ouvrage parfois drôle ont consacré un chapitre à la Quatrième Croisade (1202) où rien ne se déroula comme prévu.
Il avait été décidé une fois encore de partir en bande, en troupe, en armée, pour libérer Jérusalem de l’emprise des musulmans. Le pape Innocent III, fervent instigateur de cette nouvelle croisade, avait fait part de son impatience.
Des inquiétudes surgissent parmi les croisés : comment réunir les fonds nécessaires à une telle expédition ?
Un accord est passé avec le doge de Venise, Enrico Dandolo, qui promet de construire une flotte et de nourrir l’ensemble des croisés jusqu’à leur départ pour la Terre Sainte.
Lorsqu’il fallut régler la somme convenue, les croisés ne purent en payer que la moitié. Colère des Vénitiens.
Une solution est proposée : attaquer et piller Zara, une cité de Croatie, située non loin de Venise. L’idée choque, mais elle est adoptée. L’assaut est donné.
Les croisés s’en prennent à des chrétiens, comme eux, ce qui n’est pas sans créer un scandale et nombre d’éminents personnages fuient la croisade.
L’aventure ne s’arrête pas là. La route mène désormais à Constantinople.
Alexis, fils de l’empereur déchu Isaac II, a fui la ville après que son père fût renversé par un usurpateur. Proche des Vénitiens, il voit dans les croisés un espoir. Il leur fait une promesse : s’ils l’aident à retrouver le trône familial, il offrira 200 000 marcs d’argent et « leur fournira vivres et équipement pour un an ». (p.32)
Il s’agit là encore de s’attaquer à d’autres chrétiens, orthodoxes mais chrétiens quand même. « la croisade n’a pas pour vœu d’attaquer Constantinople mais Jérusalem ; les armes ne sont pas portées pour frapper les chrétiens mais les musulmans » (p33).
Les croisés constatent rapidement qu’Alexis est incapable de leur apporter une contribution financière. Il est assassiné et l’on décide de piller Constantinople le 12 avril 1204 : « Oubliés, Tombeau du Christ, Terre Sainte, professions de foi, plus à l’ordre du jour, place au grand défoulement : massacres, viols, pillages, incendies, profanations et destructions des monuments byzantins » (p34).
Ils n’allèrent pas plus loin…
Ainsi s’acheva la quatrième Croisade qui ne fût guère plus glorieuse que les sept autres.

Il y eut encore « La croisade des enfants » en 1212. Deux groupes se formèrent en même temps, l’un à partir de Cloyes-sur-le-Loir dans le centre de la France sous l’impulsion d’un jeune berger de douze ans prénommé Étienne qui reçut de Jésus Christ en personne des messages à transmettre au roi de France, Philippe II. Son histoire est très proche de celle de Jeanne d’Arc qui vécut deux siècles plus tard. Le récit national est remplie de ces fabliaux miraculeux aptes à conforter les soubassements de la monarchie française. Le roi est élu par Dieu pour guider le pays et il reçoit les visites d’émissaires qui lui apportent des consignes venant du Ciel.
Le deuxième groupe est né à Cologne avec Nicolas, autre gamin déluré qui, comme Étienne, plaidera pour aller faire la guerre aux Musulmans, à Jérusalem mais aussi en Espagne. Il est question encore d’aller tailler en pièces les albigeois, des hérétiques que maudissent les autorités du Saint Siège.
En vérité, les témoignages d’époque relatifs à la Croisade des enfants – des enfants ou de jeunes paysans sans terre, personne ne sait ce qu’il en fût – manquent. On sait seulement que le Roi et le Pape ne les soutinrent pas et qu’ils se sont égarés dans des chemins creux avant de disparaître complètement.
Les guerres de religion (ou relatives à la religion!) ont empoisonné la vie des peuples pendant des siècles. Elles se firent bien sûr sous le couvert de la charité chrétienne bien ordonnée pour soi-même exclusivement.
Nous y reviendrons.

Que leurs ancêtres aient été persécutés pendant des siècles donne t-il le droit à certains de se comporter aujourd’hui comme des gredins ?
Voir rapport de l’Onu du 13 mars 2025 (tortures à Gaza…) Israël recourt systématiquement à la violence sexuelle, reproductive et fondée sur le genre à l’encontre des Palestinien·ne·s depuis octobre 2023 et a commis des « actes génocidaires » contre les Palestinien·ne·s à Gaza en détruisant les centres de soins de santé en matière de sexualité et de procréation, et en bloquant l’accès aux soins de santé reproductive.



Criminelle stupidité
Quand les deux font la paire
Le 14 décembre 1812, Napoléon Bonaparte, empereur des français, entre dans Moscou, à la tête de sa formidable armée. C’est la campagne de Russie. Les russes n’ont qu’à se bien tenir. A commencer par le Tsar Alexandre 1er. Oui, mais les russes ne sont pas les paysans hébétés que l’on croit. Moscou est vide. Pas de Tsar, pas de moscovites qui ont disparu après avoir mis le feu à leur ville (du 16 au 20 septembre). Napoléon comprend qu’il a été trompé. Il décide de plier bagages et quitte Moscou le 19 octobre.
Alors commence la Retraite de Russie qui décima la « Grande » Armée Napoléonienne : 200 000 morts, 190 000 prisonniers. Les russes n’étaient pas à Moscou mais sur la route du retour. Ils s’acharnèrent contre des envahisseurs très affaiblis par le froid et la faim car rien n’avait été prévu pour une semblable péripétie. Les paysans du cru ne pouvaient être pillés car ils avaient disparu, pratiquant à leur tour la politique de la terre brûlée qui avait si bien réussi dans la capitale.
Cette retraite est l’une des défaites majeures de l’armée française et un désastre humanitaire que l’on oublie de commémorer.
Un siècle et demi plus tard, Adolphe Hitler, sur les traces de Napoléon, qu’il loue éperdument, commet les même erreurs en croyant qu’une invasion de l’Urss est à portée de fusil. Il envoie ses troupes – le 21 juin 1941 – dans les plaines immenses où le principe de la terre brûlé a fait son œuvre. Hitler croit toujours que les russes sont des indigènes à qui l’on peut offrir des colifichets pour les berner.
L’hiver survient avec ses torrents de boue, ses congères, son froid sidérant. Les troupes ne sont pas équipées pour les frimas polaires. C’est une catastrophe. On évite Moscou (peut-être en souvenir de la bévue napoléonienne) et on finit par mourir à Stalingrad. 471 000 morts ou blessés chez les allemands et leurs alliés (Italie, Roumanie, Hongrie), 478 000 morts soviétiques.
La guerre est finie pour Hitler.
C’est une armée allemande en lambeaux qui retourne au pays.
Hitler n’a rien appris de la catastrophe napoléonienne.
Ces guerres parallèles n’ont servi qu’à faire tuer de jeunes types innocents. Leurs chefs, bouffis d’orgueil, n’étant préoccupés que d’eux mêmes et de leurs petites idées fantasmagoriques sur l’avenir du monde, sont incapables de tirer les leçons du passé.
Reste à savoir comment et pourquoi le Vulgum Pecus les a mis au pouvoir. Qu’est ce qui ne va pas chez lui ?

L’image ci-contre est un leurre.
On voit Napoléon Bonaparte marchant au milieu de ses grognards comme s’il partageait leur condition. Tout est faux. Il n’a pas comme eux souffert de la faim car des provisions – en quantités appréciables– étaient bien entendu réservées aux grands chefs. Et il n’a jamais parcouru en marchant les terres gelées du grand Est. Il circulait dans une berline du type « Dormeuse ». Voir ci-contre la figure d’un tel véhicule qui lui a permis de rejoindre la France en 12 jours quand ses soldats mirent plusieurs semaines, voire plusieurs mois après avoir été prisonniers des russes.


Les guerres de l’opium
Montesquieu a dit : « l’effet naturel du commerce est de porter à la paix » et Kant affirmait que « l’esprit du commerce est incompatible avec la guerre »
Dans les temps anciens, les risques de guerre liés au commerce étaient plus faibles que ceux d’aujourd’hui où « l’échange » est devenu hystérique.
Plus faibles mais pas nuls. De tous temps on s’est bagarré pour obtenir des marchandises au moindre coût, voire à un coût nul grâce au pillage.
Voici l’histoire sanglante de deux guerres commerciales qui sont entrées dans les mémoires sous le nom de Guerres de l’opium .
Elles se tinrent en Chine au XIXème siècle.
Au départ, l’Angleterre s’acharne – comme tout bon commerçant- à vendre les stocks d’opium qu’elle produit en Inde. Elle veut, pour cela, commercer avec la Chine. Or, celle-ci interdit la consommation d’opium sur son territoire. Il est par ailleurs très difficile d’établir des relations commerciales avec la population chinoise car il n’y a pas assez de ports pour leur donner force et vigueur. Le libre échange n’est pas l’affaire de Daoguang, l’Empereur de Chine qui cherche surtout à protéger son commerce et la santé mentale de ses sujets.
Pour contraindre l’Empereur, les anglais lui déclare la guerre en 1839. Sous le règne de Xianfeng, une nouvelle guerre est déclarée en 1856. La France est cette fois partie prenante du conflit.
La première guerre de l’opium fera de 20 à 25 000 morts chinois.
La Chine finit par céder. Les anglais pourront droguer comme voulu les amateurs d’opium chinois et des ports vont s’ouvrir, offrant une circulation heureuse des marchandises et la fortune de quelques uns des sujets de sa majesté la reine Victoria.
Et la France ? La France ne se mêle pas des affaires d’opium comme ses cousins british qui, décidément, n’ont pas de principes car pour eux, depuis toujours, business is business.
Le France est propre. Elle ne fait commerce ni d’opium, ni d’armes. Question de grandeur, de dignité, d’honneur, de morale de … de, etc…
Plaisanterie mise à part. La France s’est aussi mêlée de vendre de l’opium (et des armes en pagaille!). Elle se plie à son tour au principe de l’empereur Vespasien pour qui « l’argent n’a pas d’odeur ! ».
Kham Vorapheth écrit dans Commerce et colonisation en Indochine1860-1945 (Édition les Indes Savantes): C’est grâce à la présence française en Indochine que l’opium prit une place aussi considérable parmi les fumeurs… Les taxes et les bénéfices allaient alimenter les recettes de la colonie (p353)… Sous Paul Doumer, l’administration coloniale se lança dans la prospection des terrains à pavot (p355)… Dès l’installation de la France en Cochinchine, en 1861, la moitié des recettes de la colonie provenait du commerce de l’opium (p356).
Création de la régie de l’opium en 1882 à Saïgon : Recrutement, formation, achat de l’opium, fabrication, distribution, approvisionnement, stock, contrôle et vente (p364).
La France s’enrichit sur le dos des fumeurs d’opium. Faire la guerre aux chinois était parfaitement légitime.
En 1893 fut instituée une régie directe… L’Administration des Douanes et Régies avait le monopole de l’importation de l’opium, de sa fabrication et de sa vente… L’objectif affiché était de rentabiliser toutes les opérations et de faire rentrer le maximum de recettes fiscales dans la caisse de l’état (p358)
Dès 1906, La Régie multipliait les points de vente et délivrait des licences de débit gratuites pour les petites localités où ne se vendaient pas plus de 5kg (d’opium) par an, surtout au Tonkin (p359)
Années records des recettes liées à l’opium dans le budget général de la colonie: 1913 : 21 %, 1914 : 30 %, 1918 : 42 % (p361)
Faire de l’or avec l’opium pour réduire les dépenses de la colonie et mieux vendre le riz et le caoutchouc.
Un vrai plan marketing : Accroître les ventes et mettre la drogue à la portée de toutes les bourses (p365).
En 1939 , l’Indochine consommait environ 60 tonnes d’opium et quelque cent mille opiomanes fréquentaient 2500 fumeries (p368).
Vive la France !






La stratégie récurrente du Flashouilleur
En décembre nous avons expliqué ce qu’est le flashouilleur qui n’est pas un objet mais une pratique délétère visant à réduire l’impact d’une information jugée peu engageante pour l’enthousiasme naturel des consommateurs. Il suffit de juxtaposer ou de superposer une autre information nettement plus légère. Et tout passe mieux.
Les chaînes d’information continue ont un goût prononcé pour la pratique du flashouilleur. Exemple, France 24 – qui n’est pas la pire – offre un reportage le 4 mai dernier donnant à voir des enfants qui ont subi un bombardement à Gaza. Ils ont le visage brûlé. Pendant toute la séquence, les images présentent des enfants mutilés et en bas de chaque page des résultats sportifs que d’aucuns ont pu trouver bien sympathiques, voire revigorants…
Zéro compassion. Zéro respect.



Quelques uns des 200 journalistes tués à Gaza
depuis octobre 2023….
(un tableau composé par Mediapart)
En se rendant sur janvier 2024 on peut toujours capter les deux films qui ont inaugurés ce site : La classe ouvrière va en enfer et Histoires de Sein par temps de guerre.
Il est facile de s’abonner – gracieusement bien sûr – en laissant son adresse Mail sur varsovie@delaguerreetdelapaix.org

