SEPTEMBRE 2025

Les mines antipersonnel. Handicap international. Traité d’Ottawa.
Il y a la guerre pendant la guerre et puis la guerre après la guerre, celle qui sème la mort avec des mines antipersonnel.
Il a été signé en 1997, à Ottawa, un traité visant à interdire l’usage de ces « armes pour les lâches » – belle formule qui peut s’appliquer à d’autres machines de mort, à commencer par les drones… (Il va bientôt falloir s’occuper d’interdire les drones tueurs!)
Jusqu’en 2014, la pose des mines a été réduite. Depuis, certains conflits (Afghanistan, Lybie, Yemen, Syrie, Ukraine) ont relancé cette production funeste, entre autres avec des mines artisanales qui sont des mines de pauvres finissant eux-mêmes par en être victimes.
Triste monde. Ci dessous une plongée dans le site d’Handicap International qui a un besoin récurrent de dénoncer la pratique « des mines antipersonnel et restes explosifs de guerre « – l’appellation officielle ! – et d’aider les victimes – presque toujours des civils, un nombre considérable d’enfants – à retrouver un semblant de vie normale…
https://www.handicap-international.fr/fr/index

SALON DU BOURGET Le Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace s’est tenu au mois de juin. Des avions, des avions mais surtout des missiles et des drones, la grande mode idéale pour tuer son prochain. Les drones sont parfaits. On devine les millions de dollars mis sur la table pour les faire exister. On sait les trésors d’intelligence qu’il a fallu extirper des boites crâniennes pour dire enfin: eurêka! Voilà qui va se vendre comme des petits pains car nos machines sont sans pareil pour annihiler toute forme de vie jugée inutile, nuisible, etc.
Depuis la nuit des temps, on a trouvé sans souci majeur de moyen et d’organisation ce qu’il fallait pour nuire à l’humanité. Aider celle-ci à soulager sa peine est en revanche une plaie. Quand un pays connaît une difficulté économique, on va tout de suite s’en prendre au tissu social. Pas question de mégoter.
On peut aussi se dire que de tels efforts pourraient bien servir à soulager les pauvres gens. Questions santé, éducation, logement, hygiène, justice… Et l’alimentation?!! Rien à faire de ce côté là ? Mais si bien sûr. Comme tous les ans le Programme Alimentaire Mondial (le PAM), fondé en 1962 par l’ONU, peine à convaincre les puissants de l’aider à combattre la malnutrition.
le PAM a besoin en 2025 de 17 milliards de dollars.
Dans le monde, Les budgets pour la Défense dépasseront sans aucun doute les 2718 milliards estimés nécessaires en 2024…
Présentation du PAM par le PAM: Le Programme alimentaire mondial est la première organisation humanitaire au monde qui sauve des vies dans les situations d’urgence et utilise l’assistance alimentaire pour ouvrir une voie vers la paix, la stabilité et la prospérité au profit de ceux qui se relèvent d’un conflit, d’une catastrophe ou subissent les effets du changement climatique…Dans un monde d’abondance, où la production alimentaire est suffisante pour nourrir tous les habitants de la planète, la faim devrait appartenir au passé. Cependant, en raison des conflits, du changement climatique, des déplacements de population, des chocs économiques et des inégalités, 343 millions de personnes souffrent d’une faim aiguë et la famine menace 1,9 million d’entre elles… Chaque jour, le PAM facilite le mouvement de 5 000 camions, 20 navires et 152 avions, pour fournir une aide d’urgence, de secours et de réhabilitation, une aide au développement et des opérations spéciales aux personnes touchées par les conflits, les sécheresses, les inondations, les tremblements de terre, les ouragans, les mauvaises récoltes et autres catastrophes… Son besoin de financement pour 2025 est de 16,9 milliards de dollars pour atteindre 123 millions de personnes.
https://fr.wfp.org/qui-sommes-nous


Cours, cours, petit homme!….

A la fin de chaque conflit, la CPI juge et condamne les politiques et les grands chefs militaires. Elle doit le faire aussi pour les pilotes de bombardiers, ceux des hélicoptères tueurs, sans oublier les pilotes de drones. Il faut mettre un terme au temps de l’innocence des citoyens qui se sont tus parce qu’ils ne faisaient que répondre à un ordre. Il n’y a pas de tueur innocent. Dans le privé comme dans le public. 6ème commandement: tu ne tueras point


De la responsabilité
Avec les affaires de l’Ukraine et de Gaza, il est clair que l’Humanité se dégrade à grande vitesse. Le Droit International est vomit de toutes parts. On assiste à l’incursion des pratiques moyenâgeuses. Retour au mépris des peuples. Retour à l’obscurantisme. Les populations épargnées – pour le moment – ne cherchent qu’à se divertir. Pendant l’été surtout, c’est la pleine rigolade. Honte à vous!
Les guerres sont affaires de quelques personnages (une dizaine en tout dans le monde entier) qui ont été choisi après de savantes manœuvres pour accéder au pouvoir et qu’on laisse flamber parce que rien ne vaut un gredin – surtout s’il a trompé son monde à de multiple reprises. Il y a encore les courtisans – dont la valeur marchande est à l’aune des puissants et les citoyens qu’on embobine en faisant croire qu’il doivent payer les erreurs et les faiblesses des fauteurs de guerres. Enfin il y a les gratteurs de papiers, les fonctionnaires.
Ils sont là.
Tout en étant absents.
Ils sont là et bien là si le travail qu’on leur demande d’accomplir s’annonce gros de belles promesses. Leur zèle est alors sans défaut.
A l’inverse, on aura du mal à les trouver si la tâche réclamée est source d’infamie. Ils feront savoir qu’ils n’ont jamais été que des pions, qu’ils n’ont fait qu’obéir à des ordres.
Leur humeur est variable.
Dans son livre « L’antisémitisme de bureau » (Ed. Grasset), Laurent Joly met en exergue deux clans de fonctionnaires qui œuvrèrent à Paris dans les années 40: les fonctionnaires de la Préfecture de police et ceux du Commissariat Aux Affaires Juives. Les uns comme les autres taillèrent soigneusement crayons et plumes pour dresser la liste des juifs qui vivaient dans la région. Il s’agissait de préparer les rafles qui furent déclenchées à l’été 42 (Vel d’Hiv, Drancy, Bobigny…) et mirent tout leur savoir, tout leur talent pour établir des rapports d’une précision chirurgicale. Aucun juif ne leur échappa. Ou si peu.
Ceci fait, ceci dit, ceci écrit sans état d’âme, comme il se doit.
Mais pas sans réflexion sur l’évolution des carrières. Certains choisirent le Commissariat aux Affaires Juives parce qu’on y gagnait mieux sa vie qu’à la Préfecture. L’avancement y était plus rapide. Après la guerre, ils se retranchèrent derrière la nécessité du Service. La plupart des cadres furent maintenus, certains reçurent la Légion d’honneur, « Pour services rendus! ».
René Rémond (cité p336): « les fonctionnaires ne s’interrogent pas sur la finalité. Ils essayent de trouver des moyens modernes, efficaces… »
Sûr qu’on a besoin de fonctionnaires.
Mais pas de têtes molles.
Médiapart titre le 22 août 2025 …
L’offensive à Gaza a fait au moins 83 % de morts civils, selon les chiffres de l’armée israélienne.
Suit un article qui développe cette information émanant des services de renseignements israéliens et relayés par les Sites d’information +972, Local Call et le quotidien britannique The Guardian.
Le pourcentage affiché bat tous les records. On n’a jamais tué autant de civils. Sauf, bien sûr, pendant la seconde guerre mondiale.
Les 64 000 morts qu’on affiche aujourd’hui sont en dessous du réel car ils ne comprennent pas les victimes gisant sous les décombres.
Les autorités israéliennes nient encore et toujours l’ampleur du désastre, s’échinant à truquer les chiffres pour sauver la face – ou pour se protéger de la CPI: les morts sont des militants ou des combattants du Hamas. Pas des civils.
Beaucoup d’israéliens protestent contre cette pratique qui ne peut que repousser l’issue du conflit.
En exemple, le Général de division à la retraite Itzhak Brik qui déclare sans ambage: « Ils mentent sans arrêt, tant à l’échelon militaire qu’à l’échelon politique… A chaque raid, le porte-parole de l’armée israélienne déclare: « des centaines de terroristes ont été tués« . Il est vrai que des centaines de personnes sont tuées, mais ce ne sont pas des terroristes« . les soldats chargés d’identifier les corps ont dit au Général Brik: « la plupart des personnes que l’armée dit avoir tuées sont des civils. Point final »

EST-IL FIER CELUI QUI A FAIT CA ?!

Enfants maltraités à Gaza
L’Unicef. Encore une création de l’ONU (1964)
Elle nous informe constamment de la condition des enfants dans chaque partie du monde.
Aujourd’hui sont surtout concernés les gamins vivant -mal, comme ils peuvent – à Gaza.
https://www.unicef.fr/article/israel-palestine-les-enfants-paient-le-prix-de-la-guerre/
Ils précisent sur leur site – voir lien ci-dessus -:
« Depuis mai 2025, le blocage quasi-total de l’aide humanitaire a généré une situation d’insécurité alimentaire aiguë pour 2,1 millions de personnes. Selon les derniers chiffres, 470 000 sont en situation de famine, la phase la plus grave selon l’échelle de l’IPC. Une personne sur trois n’a plus mangé depuis plusieurs jours et 80 % des personnes qui meurent de faim sont des enfants et des nourrissons. Dans la Bande de Gaza, on parle donc de malnutrition aiguë sévère, la forme mortelle de la maladie qui affecte des milliers de familles« .
« Depuis le début de la guerre, plus de 18 000 enfants ont été tués à Gaza – soit en moyenne 28 enfants par jour. C’est l’équivalent d’une classe qui disparaît quotidiennement« .
En complément, voir ce documentaire de Maria Fernanda Lauret .« Une menace silencieuse sur Gaza« . Images exceptionnelles de la vie actuelle des Gazaouis. Il est question aussi de la campagne de lutte contre la polio menée par l’Unicef. Héros du jour: le Docteur Younis Awadallah et Fairuz.
Quitter Gaza pour la venger (Médiapart 23 juillet 2025). La jeune Nour Elassy a réussi à s’échapper de Gaza.
Elle poursuit ses études à Paris tout en écrivant pour l’Associated Press, The New Humanitarian, Al-Jazeera English et Mediapart
Une sacrée belle plume! Pour s’en convaincre, lire sa chronique du 21 juillet 2025.
https://www.mediapart.fr/journal/international/210725/quitter-gaza-pour-la-venger
Elle y écrit:
« je n’ai pas quitté Gaza pour l’oublier. Je l’ai quittée pour la venger avec la langue, avec la politique, avec une mémoire plus vive que les balles ».
Pardon mademoiselle Nour mais l’emploi du mot « venger », même s’il n’est pas question pour vous de vengeance sanguinaire, est problématique car le règne de la Loi du talion dans tous ses états doit finir. Vraiment. Définitivement. Elle est en mauvaise posture depuis longtemps avec l’instauration de plus en plus franche du Droit International. Il faut qu’elle cesse de redresser la tête tel un cobra dans certaines sociétés qui peinent encore avec la démocratie. Il faut moins affirmer le principe de vengeance que celui de justice. C’est à cela qu’il faut travailler…
Juger plutôt que venger…
Plus facile à dire qu’à faire. Je sais.
« Si un dictateur publiait un appel d’offres pour rouvrir des goulags, nul doute qu’il se trouverait des cabinets de conseil prêts à y répondre » (David Naim)

Les américains exigent la reddition sans condition des japonais.
…Le 6 août 1945 apparut dans le ciel d’Hiroshima un unique avion américain qui lâcha la première bombe atomique, faisant environ cent mille morts et des dizaines de milliers d’autres victimes qui allaient mourir lentement de l’effet dévastateur des radiations… Trois jours plus tard une autre bombe était lâchée sur Nagasaki faisant environ cinquante mille victimes supplémentaires… En août 1945 (…) le Japon était déjà dans une situation désespérée et prêt à se rendre…Le code secret des japonais avait été découvert et leurs messages étaient interceptés. On savait que l’ambassadeur japonais à Moscou avait reçu l’ordre de préparer des négociations de paix avec les alliés… Comme le suggérait le chercheur P.M.S Blackett dans « Fear, War and the Bomb » (…), les Etats Unis étaient impatients de lancer cette bombe atomique avant que l’Urss n’entre à son tour en guerre contre le Japon… le 28 juillet, le secrétaire à la marine James Forresta décrit dans son journal le Secrétaire d’Etat James F.Byrnes comme « extrêmement soucieux d’en finir avec les japonais avant que les russes ne s’en mêlent ». (Howard Zinn -une histoire populaire des Etats-Unis, de 1492 à nos jours / Edition Agone. P478 à 480)
Dans son livre, » Churchill, sa vie, ses crimes » (Edition française La Fabrique), l’excellent Monsieur Tariq Ali écrit: Les services de renseignements occidentaux et russes savaient parfaitement que les Japonais s’apprêtaient à se rendre. Cet essai grandeur nature de l’arme nucléaire avait pour principal intérêt d’envoyer un coup de semonce en direction des russes: nous l’avons, pas vous (p349).

« La peur » de Gabriel Chevallier…
Il n’a pas vingt ans lorsqu’il est mobilisé pour la guerre de 14. Blessé, mais pas suffisamment, il repart au front en 1915. De cette épreuve, il a compilé des souvenirs et retenu quelques idées sur l’utilité des guerres, la cruauté des chefs, la docilité imbécile des subalternes. Il est le premier et sans doute l’un des rares à mettre en scène la peur, la terrible peur de l’anti-héros qui prend à la gorge les hommes sensés, et tous les autres qui n’osent l’avouer et qui tremblent comme des feuilles au moment du signal, du coup de sifflet pour l’enfer.
Après « La peur » (Ed; Le livre de Poche), il a écrit « Clochemerle », sans doute pour tenter de gommer la guerre et ses saloperies.
Il n’est jamais question chez lui d »‘honneur », de « Courage », de « Grandeur », et autres turlutaines, comme il dit.
En revanche, son goût pour la vie n’est jamais loin.
« Se peut-il rien de plus plaisant qu’un homme ait droit de me tuer parce qu’il demeure au-delà de l’eau, et que son prince a querelle avec le mien, quoique je n’en aie aucune avec lui » Blaise Pascal (Citation p7)
On enseignait dans ma jeunesse – lorsque nous étions au front – que la guerre était moralisatrice, purificatrice et rédemptrice. On a vu quels prolongements ont eu ces turlutaines : mercantis, trafiquants, marché noir, délations, trahisons, fusillades, tortures ; et famine, tuberculose, typhus, terreur, sadisme.(p9)
Les hommes sont bêtes et ignorants… Ils meurent victimes de leur stupide docilité… « Comment une telle chose est-elle acceptée ? Quel tracé de frontières, quel honneur national peut légitimer cela ? Comment grimer en idéal ce qui est banditisme, et le faire admettre ? » (p20)
… Tout interrompre pour aller tuer d’autres hommes. Et ces vingt millions d’individus ont accepté cette consigne parce qu’on les avait persuadés que tel était leur devoir… Vingt millions d’imbéciles… Comme moi !… Ils partent sans haine, mais attiré par l’aventure dont on peut tout attendre.(p21)
… Des millions d’hommes forment des troupeaux innombrables que des bergers galonnés conduisent vers les abattoirs, au son des musiques. (p23)
Les esprits sont bien dopés. La guerre est en bonne voie. Les hommes d’état peuvent être fiers (p29)
Au premier détour je tombai sur deux hommes étendus dans leur sang qui avaient, pour appeler, ces visages d’enfants battus et suppliants qu’on voit aux êtres que le malheur vient de frapper (p73)
Un jour tu les couillonnes et le lendemain c’est toi qui es couillonné ! La guerre, c’est du hasard, une sacrée pagaille à laquelle personne n’a jamais rien compris (p78)
Nous franchîmes la pitié, l’honneur, la honte, nous rejetâmes tout ce qui est sentiment, tout ce qui élève l’homme, prétendent les moralistes – ces imposteurs qui ne sont pas sous les bombardements et exaltent le courage ! Nous fûmes lâches, le sachant, et ne pouvant être que cela. Le corps gouvernait, la peur commandait. (p90)
Nous hésitions entre une inutile révolte et une résignation de bêtes à l’abattoir (p90)
La plaine était couverte des nôtres, mitraillés, butés le visage en terre, les fesses en l’air, indécents, grotesques comme des pantins, pitoyables comme des hommes. Hélas ! Des champs de héros, des chargements pour les nocturnes tombereaux (p 95)
La terreur nous frappait de suffocations, comme une angine de poitrine. Et nous avions sur la langue comme une amère hostie, notre âme, que nous ne voulions pas vomir, que nous ravalions avec des mouvements de déglutition qui nous contractaient la gorge (p99)
Dès qu’un bataillon était hors de combat, on faisait avancer le bataillon suivant pour attaquer, sur le même terrain couvert de nos blessés et de nos morts, après une préparation d’artillerie insuffisante, qui était plutôt pour l’ennemi un signal qu’une destruction (p102)
Nous savions que d’invisibles mitrailleuses attendaient les cibles que nous serions, dès le parapet franchi, et nous abattraient comme un gibier (p103)
Depuis longtemps, les soldats avaient perdu toute conviction. Ils perdaient maintenant la confiance. Assaillants, sois-disant vainqueurs, ils murmuraient : « on nous fait tuer bêtement » (p103)
Nous qui voyons que leur grandeur est une imposture, que leur puissance est un danger, si nous disions la vérité, on nous fusillerait. Tels étaient les idées qui nous hantaient à la veille d’attaquer. Courbés sous la pluie et les obus. Les soldats blêmes ricanaient : – Le moral est bon ! Les troupes sont fraîches ! (p104)
(Parole d’écrivain respectable) « Je puis maintenant vous suivre à l’assaut : je puis constater la joie qui vous prend au moment de l’effort suprême, extase, transfert de l’âme, vol de l’esprit qui ne s’appartient plus. ». Ils méditent (« les manœuvres de la guerre ») un instant. Et Bougnou, le petit Bougnou, effacé et soumis, qui ne parle jamais, juge ces écrivains fameux et dit de sa voix de fille : -Ah les fumiers ! (p108)
Un troisième a les deux mains emportées, ses deux mains de cultivateurs ou d’ouvriers, ses machines, son gagne pain dont il disait, probablement pour prouver son indépendance : « quand un homme a ses deux mains, il trouve partout du travail » (p118)
Il (Jésus Christ) a révélé au monde cette vérité que la patrie n’est pas tout et que l’homme est antérieur et supérieur au citoyen. Renan (p126)
« La guerre ne se propose pas l’économie mais la destruction des vies humaines, ne l’oubliez jamais. C’est une mission généreuse qui a pour but de nous délivrer de la barbarie. Rompez ! » (p135)
Dieu? Allons, allons, le ciel est vide, vide comme un cadavre. Il n’y a dans le ciel que les obus et tous les engins mortels des hommes… La guerre a tué Dieu aussi. (??)
Général baron de Poculote : « La lutte exalte les forces vives de la Nation, elle porte notre pays au premier rang de l’humanité. Nous ne devons pas souhaiter sa fin trop prompte. La France du 20ème siècle est entrain de s’illustrer. Réjouissons-nous-en et plaçons sa gloire plus haut que la mesquine considération de la vie ou de la mort de quelque cent mille soldats. C’est avec leur sang que s’écrivent ces pages inoubliables, leur sort n’est pas triste ! » (p138)
Un soldat, grain de l’inépuisable matière première des champs de bataille, guère plus qu’un cadavre, puisque destiné à le devenir au hasard du grand désastre anonyme… (p145)
J’ai eu faim sans avoir à manger, soif sans avoir à boire, sommeil sans pouvoir dormir, froid sans pouvoir me réchauffer, et des poux sans pouvoir toujours me gratter… Voilà !
– c’est tout ?
– Oui, c’est tout… Ou plutôt non, ce n’est rien. Je vais vous dire la grande occupation de la guerre, la seule qui compte : J’AI EU PEUR (p154)
– « Tranquillisez vous, on ne fuit pas à la guerre, on ne peut pas…
– « ah, on ne peut pas… Mais si on pouvait ? »
Elles me regardent. Je fais le tour de leurs regards.
– « Si on pouvait… Tout le monde foutrait le camp ! » (p155)
« Voulez vous réfléchir à ce qu’est la patrie ? Ni plus ni moins qu’une réunion d’actionnaires, qu’une forme de la propriété, esprit bourgeois et vanité » (p159)
« l’homme n’a qu’une patrie qui est la Terre ». (p160)
– « Nous considérons que chacun est libre de se tirer du front, que les moyens ne nous regardent pas, et nous félicitons celui qui y réussit » (p176)
« tu finiras à l’hôpital ! » c’est à dire misérable, seul et dans la honte. (p184)
Non seulement les gendarmes ne se battent pas, mais ils obligent les autres à le faire. Ils forment en arrière des lignes, un réseau de gardes-chiourmes qui nous rejettent dans le bagne de la guerre. On dit aussi que pendant la retraite de 1914, ils ont tués des traînards qui n’avaient plus la force de marcher (p219)
J’ai parfois entendu des soldats souhaiter l’amputation d’un membre pour se tirer du front. En général, les hommes rudes redoutent la mort, mais acceptent la douleur et la mutilation. (p224)
Ils déclarent sans vergogne : « On est est là parce qu’on ne peut pas faire autrement ! « Ils sentent qu’ils sont les manœuvres de la guerre, et ils savent que les bénéfices ne profitent jamais qu’au patron. Les dividendes iront aux généraux, aux hommes politiques, aux usiniers. Les héros retourneront à la charrue et à l’établi, gueux comme devant. (p225)
La chair à canon s’est révoltée, parce qu’elle avait trop pataugé dans les flaques de sang et qu’elle ne voyait pas d’autre moyen de se sauver. La provocation est venu des chefs, de certains chefs. Songe qu’on a fusillé de pauvres gens, qui avaient supporté déjà des années de misère, et qu’on n’a pas jugé un seul général. Il fallait chercher dans les états-majors les responsables de la révolte, qui était la conséquence du massacre. (p274)
La journée du 16 avril a coûté quatre vingt mille hommes à l’armée française. Après une pareille saignée, il ne pouvait plus être question d’aller loin. La doctrine des fous furieux, j’en ai vu les effets de trop près ! (p275)
J’ai honte de cette bête malade, de cette bête vautrée que je suis devenu, mais tous les ressorts sont brisés. J’ai une peur abjecte. C’est à me cracher dessus.
(avant l’attaque) … Dans quelques instants, des hommes seront déchirés, étendus, des macchabs, objets hideux ou indifférents, semés dans les trous d’obus, piétinés, dont on vide les poches et qu’on enfouit hâtivement. Pourtant nous voulons vivre… (p301)
Le corps geint, bave et se souille de honte. La pensée s’humilie, implore les puissances cruelles, les forces démoniaques. Le cerveau hagard tinte faiblement. Nous sommes des vers qui se tordent pour échapper à la bêche (p303)
Un autre me prend par le bras, m’entraîne et me dit fièrement, en me montrant un cadavre :
– Regarde, le mien ! (p306)
Ceux qui sont gravement touchés ont les mains crispées sur la déchirure par où s’écoule leur vie en une fontaine de sang, repassent leur destinée derrière leurs yeux clos et se débattent dans la brume envahissante de l’agonie (p309)
Si on leur demandait : tu as eu peur ? Beaucoup n’en conviendrait pas. A l’arrière, ils reparlent du courage, ils sont dupes de ce hochet, ils aiment à étonner les civils par le récit des horreurs dont ils furent témoins, en exagérant leur sang-froid. (p324)
…les mutineries furent une protestation humaine. On nous a trop demandé, on a fait de notre sacrifice un trop mauvais usage. Nous comprenons que c’est la docilité des masses qui rend de telles horreurs possibles, notre docilité.. (p328)
Il ne faut pas que la haine s’apaise. Tel est l’ordre. Malgré tout, la nôtre manque de flamme…
… T’es rien. Rien ! T’es le contingent, un simple outil, à peu près autant qu’un manche de pelle. Si tu vis c’est que les obus n’ont pas voulu de toi !
(p379)
Clémenceau et Foch sont populaires, mais nous ne pouvons cependant pas les aimer : ils menacent notre vie, ils grandissent à mesure que nos rangs s’éclaircissent. (p381)
Petrus Chassignole, classe 1913, au front depuis le début, a été tué ce soir, 2 octobre 1918 , après cinquante mois de misère (p396)
Je vais te dresser le bilan de la guerre : cinquante grands hommes dans les manuels d’histoire, des millions de morts dont il ne sera plus question, et mille millionnaires qui feront la loi. Une vie de soldat représente environ cinquante francs dans le portefeuille d’un gros industriel de Londres, de Paris, de Berlin, de New York, de Vienne ou d’ailleurs (p402)
Toutes les institutions, mon fils, aboutissent à la guerre. C’est le couronnement de l’ordre social (p402)
On ne demande au combattant que d’être une unité du nombre immense et obscur qui fait les corvées et reçoit les coups, une unité de cette multitude qu’on détruisait patiemment, bêtement, à raison d’une tonne d’acier par livre de jeune chair (p405)
La paix : ce silence qui est retombé sur les lignes, qui s’étend sur toute la terre, ce grand silence d’enterrement… Je pense aux autres, à ceux d’Artois, des Vosges, de l’Aisne, de Champagne, de notre âge, dont nous ne saurions déjà plus dire les noms…
Un soldat, en passant, me jette :
– Ça fait tout drôle ! (p406)


La prise d’otage n’a rien à voir avec la résistance. C’est une diablerie.



Bertrand Badie sur LE MEDIA :… »Le comble du comble, ç’était le sommet de L’OTAN à La Haye (les 24 et 25 juin 2025) où le secrétaire général a eu ce ridicule, qui restera dans la mémoire de tous, d’appeler sans rigoler Trump « Daddy », Papa !… Vraiment, à quel niveau de bassesse l’Europe se trouve relayée aujourd’hui ! Jusqu’à appeler « Papa »! quelqu’un qui vous insulte, quelqu’un qui essaye de vous piéger par tous les moyens et quelqu’un qui piétine tout ce qui ressemble à du droit ou à des valeurs… C’est quand même assez effrayant ! »

Les violences de tout acabit dans la Cité sont de la même eau que celle qui conduit à la guerre. Le même poison.
Ci-après un article de Disclose qui détaille le cas type d’une jeune policière de Lille agressée verbalement (sexuellement…) par son supérieur hiérarchique, un petit chef de la pire espèce qui semble protégé par d’autres petits chefs puisqu’il faudra plusieurs mois avant que le godelureau ne soit inquiété par la justice.
La mairie de Lille a été particulièrement inefficace.
Dans 36 villes, Disclose a identifié 46 agents mis en cause pour des violences sexuelles depuis 2012.
https://disclose.ngo/fr/article/metoopolice-gestion-desastreuse-dun-cas-de-harcelement-sexuel-dans-la-police-municipale-de-lille



… Quelque mots d‘Agnès Callamard tirés de son livre « Une enquêtrice à l’ONU » (Flammarion éditeur). Retour sur l’infâme sujet des enfants-soldats: « J’interroge des gamins de huit à seize ans que les rebelles ont obligé à tuer leurs parents pour devenir des enfants soldats de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), leur seul famille désormais, leur seule chance de survie. Tuer leurs parents constituait le moyen sadique imaginé par la LRA de les empêcher de revenir à leur vie d’avant, de même rêver de pouvoir retourner dans leur village ou leur collectivité. J’ai rencontré des petites filles violées par les autres enfants soldats, des jeunes filles de quatorze ans déjà mères. Une gamine avait tenté de s’échapper et avait été rattrapée. On lui avait plongé la main dans l’huile bouillante« … (p102)
Agnés Callamard est actuellement secrétaire Général d’Amnesty International après avoir été Rapporteuse spéciale du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unis sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.
Au moins 102 pays et 20 groupes armés auraient développé ou acquis des drones militaires actifs. Cette utilisation croissante s’accompagne d’un mépris réel des principes essentiels du droit international. Il n’y a plus de guerre sans drones, de la Lybie à l’Ukraine, en passant par la Somalie, la Syrie ou le Mali (p171)
La guerre 2.0
Une nouvelle ère pointe son nez très rapidement, les ingénieurs développant des armes qui vont penser par elle-même. Qui, en dehors de toute intervention humaine, vont déterminer quand et où tirer sur la base des informations qu’elle vont collecter… (p172)
La seule raison pour laquelle des états, ou plutôt des dirigeants politiques, renoncent à faire la guerre c’est la crainte de voir revenir des gamins de vingt ans dans des cercueils ou gravement blessés. Le « coût humain » des guerres, comme on dit. Mais si, grâce aux drones, des dirigeants peuvent déclencher un conflit depuis leur bureau sans engager de troupes, rien ne les en dissuadera (p273)


« Le courage de refuser » DOC
Ce film de témoins date d’une vingtaine d’années. Il est étonnamment moderne puisque la guerre d’ Algérie, c’était hier, et que le débat sur la question coloniale qui lui collait aux basques est toujours vivant. Elle l’est, cette question – et comment! – en Palestine aujourd’hui… Rare film donnant la parole à des objecteurs de conscience.
Mohamed Ben Said Damak, présente son documentaire:
Dans ce film, des jeunes israéliens « refusnik » dénoncent l’occupation et la guerre coloniale contre les palestiniens. Ils expliquent les raisons pour lesquelles ils refusent de faire leur service militaire dans les territoires occupés. Un rapprochement est fait avec la guerre d’Algérie. En effet, Il y a plus de soixante ans, commençait la guerre d’Algérie. Le service militaire était alors obligatoire (comme il l’est aujourd’hui en Israël). Des réfractaires, de jeunes « appelés » ont refusé de faire cette « sale guerre ». Ils ont été poursuivis et ont payé leur refus par la prison. Plus de 65 ans après la création de l’État d’Israël, la colonisation continue, et le droit des Palestiniens à leur propre état continue à leur être refusé. Dans les deux cas, une même logique coloniale est à l’œuvre Le film raconte le parcours et le cheminement personnel de 5 réfractaires de la guerre d’Algérie et de 3 refuzniks israéliens. Ils expliquent les raisons de leurs engagements, le processus qui les a amené à refuser et à désobéir ainsi que le prix qu’ils ont payé pour cela. Ils disent refuser l’injustice, l’oppression d’un peuple par un autre. Film documentaire – France 2005 – 33′ Réalisation : Mohamed Ben Said Damak

« J’ai fait comprendre à mes fils qu’il ne leur est, sous aucun prétexte, loisible de prendre part à des tueries et que la nouvelle de l’exécution d’ennemis ne saurait leur procurer ni satisfaction ni jubilation d’aucune sorte.
Je leur ai aussi imposé de ne pas travailler pour des maisons qui fabriquent des instruments d’extermination et de manifester leur mépris envers ceux qui estiment que nous avons besoin de tels engins ». (Abattoir 5 de Kurt Vonnegut, Edition du Seuil / Signatures Points, p31)


Rapport à l ‘ONU de Francesca Albanese (rapporteuse des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés) – 34 pages
L’effacement colonial par le génocide …
Elle propose de considérer le génocide comme faisant partie intégrante de l’objectif d’Israël visant à coloniser totalement les terres palestiniennes tout en éliminant autant de Palestiniens que possible et comme un moyen de parvenir à cette fin.
… Les schémas de violence dirigée contre le groupe dans son ensemble suffisent à déclencher l’application de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (Convention sur le génocide) afin de faire cesser, de prévenir et de réprimer le génocide dans l’ensemble du territoire palestinien occupé.
… La Cour a constaté la violation de normes indérogeables interdisant l’acquisition de territoires par la force , la ségrégation raciale et l’apartheid, et de celles protégeant le droit à l’autodétermination du peuple palestinien, et a conclu que l’occupation constituait un acte d’agression, même s’il n’est pas décrit comme tel, qui découle en partie de sa nature coloniale.
… Au moins 90 % des Palestiniens de Gaza ont été déplacés de force, souvent plus de 10 fois, alors que des responsables israéliens et d’autres appellent les Palestiniens à partir et les Israéliens à « retourner à Gaza » et à reconstruire les colonies démantelées.
… La Nakba, qui perdure depuis 1948, a été délibérément accélérée.
L’ampleur des destructions à Gaza a donné lieu à des allégations de domicide, d’urbicide, de scolasticide, de médicide, de génocide culturel et d’écocide. Près de 40 millions de tonnes de débris, dont des munitions non explosées et des restes humains , contaminent l’écosystème.
Comme promis par les dirigeants israéliens, Gaza a été rendue invivable…
Nous recommandons la lecture complète de ce rapport sans concession en ouvrant le lien ci-dessous:
https://docs.un.org/fr/A/79/384
Le texte de Madame Albanese a rendu fou furieux Trump et ses sbires.
Pour ce crime d’insolence, elle sera punie.
(réplique de l’ONU dans une note du 10 juillet 2025:) « La nature des sanctions n’a pas été précisée, mais, selon la presse, elle devrait consister à empêcher Francesca Albanese de se rendre aux Etats-Unis et à bloquer ses avoirs dans le pays, si elle en a ». Dans une déclaration à la presse, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a rappelé que « les rapporteurs spéciaux des Nations Unies, ainsi que d’autres acteurs de l’écosystème des droits de l’homme, abordent, par nature, des questions sensibles et souvent sources de divisions, qui constituent une préoccupation internationale ». « Même face à de profonds désaccords, les États membres de l’ONU devraient s’engager de manière concrète et constructive, plutôt que de recourir à des mesures punitives », a-t-il souligné...
Ces sanctions « reflètent l’attaque continue de l’administration américaine actuelle contre l’ensemble du système des Nations Unies et ses valeurs fondamentales que sont les droits de l’homme, la justice, la responsabilité et l’État de droit », ont déclaré, dans un communiqué, six experts, membres du Comité de coordination des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme.
Quand des entreprises s’enrichissent grâce à la guerre
Anatole France – qui n’était pas un marxiste échevelé – a dit: « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels » . La question est toujours pendante. La preuve cet article de « Slate »
Slate nous renvoie à Francesca Albanese qui a produit un deuxième rapport saisissant intitulé « De l’économie de l’occupation à l’économie du génocide ».
anatomie-dun-genocide-rapport-conseil-des-droits-de-lhomme-francesca-albanese_mars-2024.pdf (25 pages)
L’homme est si obsédé par la guerre qu’il est, pour le moment, incapable de concevoir l’échange de biens et de services autrement que comme une lutte impitoyable.
Vivons en sympathie
C’est si difficile ?!



Pendant une grande partie de sa vie, Churchill s’est passionné pour les progrès des industries de guerre pouvant contribuer à anéantir rapidement l’ennemi: « Je ne comprends pas cette sensiblerie au sujet de l’utilisation du gaz (…) je suis très favorable à l’emploi de gaz empoisonné contre des tribus non civilisées » (Winston Churchill cité par Tariq Ali dans « Churchill, sa vie, ses crimes » Édition La Fabrique P.381)

Quand la télévision mène à la guerre Quand la guerre mène à la télévision, aux annonceurs, à la camelote.
Extraits de «Deux heures de lucidité » (Éditions Les Arènes), livre d’entretiens avec Noam Chomsky menés par Denis Robert : Le 16 avril 1986 , le bombardement de la Libye est le premier de l’histoire à avoir été programmé pour coïncider avec l’heure de plus grande écoute à la télévision, lorsque les trois grandes chaînes américaines diffusent leur journal national (P148)… Les avions ont dû partir de Londres, traverser la Méditerranée et frapper Tripoli au moment voulu. Comment se fait -il que toutes les chaînes de télé se trouvaient déjà sur place ? Elles n’ont pas de bureau à Tripoli ! (p149)… Mon ami ne l’a pas supporté. Il a refusé de filmer ce qu’on voulait qu’il filme. Il est allé dans les hôpitaux et a fait un reportage sur les victimes. Il a réussi à le faire passer, mais c’était contrevenir aux règles du jeu et sa chaîne n’a pas du tout apprécié (p149)
… Pendant quarante ans, j’ai étudié la presse américaine pour voir si, une seule fois, elle dirait que Kennedy a attaqué le Sud-Vietnam… C’est pourtant ce qu’il a fait lorsqu’il a envoyé l’armée de l’air américaine bombarder des villages sud-vietnamiens, lorsqu’il a lancé des programmes de destruction des récoltes, lorsqu’il a autorisé l’utilisation du napalm, lorsqu’il a obligé des dizaines de milliers de paysans à se regrouper dans des camps de concentration (qualifiés de « hameaux stratégiques ») pour soi disant les « défendre » contre la guérilla – une guérilla qui avait en fait leur soutien, comme le reconnaissait Washington….(P155)
Noam Chomsky » intervenant, organisateur, militant de plume, opposant, résistant… » (p159) linguiste (p165) philosophe…

Gaza
Dernier avatar d’une lutte des classes impitoyable
La guerre en Ukraine est une guerre de conquête, à l’ancienne. Il s’agit de gagner du terrain, de faire main basse sur les ressources (charbon, terres rares…) et de souffler l’antique couplet du patriotisme afin d’étourdir « le populo » qui va en chantant courir à l’abattoir.
Gaza est d’une autre espèce. On trouve d’un côté le monde des riches, des puissants, les gens du Nord, bardés d’instruments modernes pour aider la science -croit-on!, mais aussi pour assassiner les pauvres s’ils n’écoutent pas, s’ils gigotent en tout sens croyant qu’ils vont améliorer leur maigre condition. Ils ont délégué sur place les gendarmes de l’Orient qui feront savoir au reste de l’humanité qui sont les chefs.
D’un côté l’homme Alpha, de l’autre le gueux qui continue d’arpenter son triste univers hissé sur un baudet.
La différence gigantesque des conditions crée la révolte.
Non, Sire la révolution!

« Le Mal » de Rimbaud
Tandis que les crachats rouges de la mitraille
Sifflent tout le jour par l’infini du ciel bleu ;
Qu’écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,
Croulent les bataillons en masse dans le feu ;
Tandis qu’une folie épouvantable broie
et fait de cent milliers d’hommes un tas fumant !
– Pauvres morts ! dans l’été, dans l’herbe, dans ta joie,
Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !…
– Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées
Des autels, à l’encens, aux grands calices d’or ;
– Qui dans le bercement des hosannas s’endort,
Et se réveille, quand des mères, ramassées
Dans l’angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir,
Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !
Arthur Rimbaud, 1870.

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Mise à jour du site tous les 15 mars / 15 juin / 15 septembre et 15 décembre de chaque année



« La classe ouvrière va en enfer » et « Histoire de Sein par temps de guerre » sont deux films de témoins que l’on peut voir intégralement et, bien sûr, gracieusement sur la première page de notre site (janvier 2024), à partir du lien affiché ci-dessous.
On y suit certains des nôtres qui se groupèrent pour
défendre la devise de la République aujourd’hui malmenée: Liberté égalité fraternité.
Pourtant tout est là!
Contact: varsovie@delaguerreetdelapaix.org
(pour vous abonner, merci d’y laisser votre adresse Mail)